Headshaking chez le cheval : comprendre, diagnostiquer et soulager naturellement

Headshaking chez le cheval : comprendre, diagnostiquer et soulager naturellement

Catégories : SANTE DU CHEVAL

Qu’est-ce que le headshaking chez le cheval ?

Le headshaking est un trouble neurologique qui se manifeste par des secousses involontaires de la tête. Il peut être saisonnier, constant ou intermittent. Ces mouvements brusques peuvent aller de simples frémissements à de violentes secousses vers le sol, souvent associés à des signes d’inconfort : frottements de la tête, coups de museau, éternuements à répétition, clignements des yeux ou comportements d’évitement.

Ce syndrome complexe, encore mal compris, peut avoir un impact important sur le bien-être, la performance et la sécurité du cheval… et de son cavalier. Il concerne aussi bien les chevaux de sport que de loisir, sans distinction de race ni d’âge.

Les principaux signes cliniques du headshaking

Le headshaking se traduit par des comportements spécifiques, parfois confondus avec un “tic” ou une gêne comportementale :

  • Secousses brutales de la tête (verticales, diagonales ou horizontales)
  • Frottements insistants du nez sur les jambes ou les objets
  • Clignements répétés des yeux, tremblements de la truffe
  • Sensibilité exacerbée du chanfrein ou du nez
  • Agressivité au travail ou refus de la mise en main
  • Agitation excessive en extérieur, en particulier par temps ensoleillé

Les symptômes s'aggravent souvent au printemps et en été, avec le soleil, le vent ou la poussière. Certains chevaux deviennent incontrôlables à la longe ou sous la selle, rendant le travail dangereux.

Les causes possibles : entre nerfs, allergies et lumière

Le headshaking peut avoir plusieurs origines, souvent imbriquées. Les recherches actuelles convergent vers une hypersensibilité du nerf trijumeau (nerf facial), à l’origine de décharges anormales provoquant les secousses.

1. Forme idiopathique (neuropathie trigéminale)

Dans la majorité des cas, aucune cause externe n’est détectée. Le cheval est simplement neurologiquement hypersensible. On parle alors de headshaking idiopathique ou de neuropathie du trijumeau, comparable à une névralgie faciale chez l’humain.

2. Facteurs déclenchants ou aggravants

  • Lumière (photique) : certains chevaux sont sensibles à la lumière, un phénomène appelé headshaking photique
  • Pollen, allergènes, poussières : la saison printanière est propice à l’aggravation des symptômes
  • Facteurs mécaniques : mauvais ajustement du bridon ou muserolle trop serrée
  • Douleurs dentaires ou cervicales
  • Infections ORL ou sinusales

3. Facteurs psychologiques ou comportementaux

Certains cas peuvent aussi être liés à une réponse comportementale suite à une douleur chronique mal gérée, créant un cercle vicieux entre inconfort et réponse nerveuse.

Comment diagnostiquer le headshaking ?

Il n’existe pas de test unique. Le diagnostic repose sur une démarche d’exclusion :

  • Examen vétérinaire complet (yeux, dents, voies respiratoires, etc.)
  • Bilan ostéopathique et postural
  • Essais en conditions : au box, au paddock, au travail
  • Observation des déclencheurs (lumière, vent, exercice)

Dans certains cas, des examens plus poussés peuvent être réalisés (scanner, IRM, blocs nerveux) pour confirmer une hypersensibilité du trijumeau.

Quelles solutions pour soulager un cheval atteint ?

1. Adapter l’environnement et les habitudes

  • Limiter le travail en plein soleil ou dans le vent
  • Travailler en manège ombragé ou tôt le matin
  • Utiliser un masque anti-UV ou filet nasal anti-headshaking
  • Éviter les zones riches en pollen ou en poussière

2. Agir sur la cause si elle est identifiée

  • Soins dentaires, traitement ORL, gestion d’une allergie
  • Réglage du matériel (filet, selle, muserolle)

3. Soulager naturellement grâce aux plantes et nutriments

Certaines plantes et actifs naturels peuvent apporter un soutien complémentaire dans la gestion du headshaking :

  • Magnésium : pour apaiser l’excitabilité nerveuse
  • Passiflore, camomille, valériane : pour aider à réguler la réponse nerveuse
  • Antioxydants (vitamine E, zinc) : en cas de stress oxydatif
  • Drainage ORL ou hépatique : pour éliminer les toxines environnementales

4. Travail postural et thérapies complémentaires

Une approche globale est souvent bénéfique. Ostéopathie, acupuncture, shiatsu, travail en liberté ou proprioception peuvent réduire les tensions nerveuses périphériques.

Traitements vétérinaires : quelles options ?

En cas de forme sévère, certaines options vétérinaires peuvent être envisagées :

  • Cyproheptadine ou carbamazépine : traitements médicaux neurologiques
  • Injection de toxine botulique (Botox) : pour désensibiliser temporairement le nerf
  • Neurectomie du trijumeau : très rare, intervention radicale

Ces approches doivent être évaluées au cas par cas, en tenant compte du risque d’effets secondaires et du niveau de handicap du cheval.

Prévention et suivi au quotidien

Pour les chevaux prédisposés ou déjà atteints, quelques gestes peuvent faire la différence :

  • Éviter les sources de stress et les stimulations violentes (bruit, vent, UV)
  • Maintenir une bonne hygiène de vie et un travail progressif
  • Privilégier les temps calmes au paddock, avec abri et filet à foin
  • Suivre un programme complémentaire naturel à base de magnésium, plantes calmantes et soutien ORL si besoin

Cas pratiques : exemples de chevaux atteints

✔️ “Jazz”, jument SF de 9 ans : headshaking déclenché au printemps, amélioré avec masque anti-UV, travail tôt le matin et complément à base de passiflore/magnésium.

✔️ “Fakir”, hongre Camargue de 14 ans : réaction à la lumière + pollens. Évolue mieux avec drainage saisonnier, suivi ostéo et cure de zinc/vitamine E au printemps.

Conclusion : une gestion sur-mesure, naturelle et cohérente

Le headshaking reste un défi complexe mais pas sans solution. Une écoute attentive du cheval, un bon accompagnement vétérinaire et une approche naturelle peuvent permettre à de nombreux chevaux de retrouver un confort de vie et de travail. Plutôt que de “lutter contre” les symptômes, il s’agit d’apaiser les causes profondes, tout en respectant les limites sensorielles et nerveuses de l’animal.

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