Histoire du fer à cheval

Histoire du fer à cheval

Le fer à cheval

Symbole ou objet indispensable, le fer à cheval est connu de tout le monde. Grigri porte-bonheur, accessoire parfois incontournable pour certains chevaux, cet objet méritait bien une brève sur cette page blog de Distri’Horse 33. Comme il y a une multitude d’angles à traiter au sujet du fer à cheval, nous nous sommes dit qu’une page d’Histoire en guise d’introduction, était la manière la plus ludique d’aborder ce thème. Prenons d’ores et déjà quelques informations au sujet de la maréchalerie…

Historique non exhaustif au sujet du fer à cheval

Les origines de la maréchalerie remontent à plusieurs millénaires avant J-C. 3000 environ. Ce ne sont pas les fers et les clous qui furent usités à cette époque. Il serait plus opportun d’évoquer l’hipposandale en guise de préambule à la ferrure. Selon plusieurs ouvrages de Xénophon (chef d’armée grec - 500 av J-C), certains chevaux étaient équipés de sandales lacées en cuir. Les écrits relatifs à l’Histoire Romaine, relatent effectivement l’existence des hipposandales, qui étaient des chaussures en fer, fixées au niveau des paturons. Les clous ne semblaient donc pas être encore utilisés à cette période.

En Europe, et conformément à des fouilles archéologiques, ce sont bien aux Gaulois et aux Celtes, que l’on peut attribuer l’invention des fers associés aux clous. À la fin des années 1800, plusieurs fouilles mirent à jour la découverte de fers à six estampures, sans ajusture ni pinçon, mais toutefois munis de clous à tête conique et antidérapante. Cette ligne de fers est manifestement restée sensiblement la même, jusqu’à la période des Francs et de Mérovingiens (début de premier millénaire - Vème Siècle).

Dès lors, et jusqu’au XVème siècle, les fers ont très peu évolué en terme de conception. Eut égard aux vestiges de fers, retrouvés sur les champs de bataille de la guerre de Cent Ans. Ces derniers avaient une rainure circulaire, et étaient associés à des clous à lames plates et rectangulaires.

Ce n’est qu’au XVIème siècle que le pinçon fait son apparition sur les fers, posés à froid. Cette époque marque le début de grandes innovations en matière de ferrure, puisqu’au XVIIème siècle, apparaît la première évocation de fers orthopédiques. Cela coïncide avec une meilleure connaissance du cheval, et une volonté d’adapter non pas le pied du cheval à un fer, mais le fer à un pied {Vraie connaissance du Cheval de Carlo Ruini (1598)-} Ce même siècle est également marqué par un ouvrage de référence, établi par Solleysel {le Parfait Maréchal (1664)-}

Arrive le XVIIIème siècle, qui marque l’apparition du fer à clous “contemporain”, à mettre en corrélation avec de nombreux écrits qui ont bouleversé l’Art de la maréchalerie. Lafosse, Saunier, Garsault, la Guerrière, et Bourgelat {fondateur des premières écoles vétérinaires, à Lyon (1761) et à Maison-Alfort (1766)-}, ont plus que largement été des acteurs formidables, à travers la rédaction d’ouvrages de fonds au sujet de la connaissance du cheval, de ses pieds et des manières d’aborder leur entretien.

Le XIXème siècle prolonge cette modernisation de la maréchalerie, grâce aux apports d’auteurs concernés et éclairés tels que Bouley, Gohier, Girard, ou encore Chabert. La ferrure orthopédique se complexifie et s’affine. Les fers se voient allégés, et la réflexion face à certaines pathologies du pied est de plus en plus poussée.  Puis, au XXème siècle, des auteurs tels que Joly, Tasset, ou Lavalard, ont pu favoriser toujours plus de perfectionnement dans la conception et la fabrication des fers. À travers l’élaboration de fers légers, adaptés au travail du cheval, ainsi qu’à leur utilisation dans une sphère loisir, la maréchalerie du XXème siècle a définitivement marqué l’avènement du métier.

Le maréchal ferrant, acteur primordial dans la santé du cheval

Etymologiquement, “maréchal” émane de l’ancien français “Marhskalk”, mot lui même dérivé de “markhaz”, issu de la langue celtique "markh" (cheval), et du germanique “skalkaz”, soit “serviteur”. Un homme au service des chevaux. Cette fonction a traversé les siècles. Les maréchaux étaient au service de la noblesse, des armées royales, des haras, et de l’armée. Les maréchaux avaient plusieurs casquettes, car au delà du ferrage (activité somme toute assez récente, au regard de l’histoire globale de ce métier), ils étaient chargés de l’aménagement des écuries, de la vérification de l’état des chevaux, et de tout soin particulier qui pouvait leur être prodigué. Par le biais de ses fonctions, le maréchal était donc le premier et l’individu le mieux placé pour faire état d’un problème au sujet du cheval. En 1766, Philippe Étienne Lafosse écrivait en préface de son Guide du maréchal : “Après la médecine et la chirurgie, la maréchalerie est sans contredit la profession la plus utile à l’État, puisqu’elle a pour objet la conservation du cheval, l’animal dont l’homme tire les services les plus réels et les plus performants”. Jusqu’au milieu du XXème siècle, les maréchaux faisaient partie intégrante des régiments de cavalerie. La Garde Républicaine en emploie à ce propos plusieurs de manière constante.

Les maréchaux étaient ce que l’on appelait au XIIIème siècle des “fèvres”. Parallèlement aux fèvres couteliers et aux fèvres serruriers. “Fèvre” désignant un ouvrier travaillant le fer. Il faut attendre le XVème siècle pour que le métier se structure différemment, ait des règles déontologiques, et dispose de statuts bien définis. Louis XI a même donné une “bannière” aux maréchaux, lors de la constitution des milices. En effet, le roi confie aux parisiens la protection de la ville… Artisans et marchands ont ainsi ordre de porter des armes. Les maréchaux n’y font pas exception! Des bouleversements encore plus importants au sein du métier, s’effectuent par la suite au XVIIème siècle. Au delà des attributions annexes consacrées aux maréchaux - on pense au fait qu’ils étaient habilités à panser les chevaux et à faire office d’intermédiaire dans les ventes et achats - ils fallaient qu’il proposent un chef d’oeuvre à un comité de jurés. Le chef d’oeuvre étant: forger des fers, les placer sur les quatre pieds d’un cheval et réparer deux pieds d’un autre.

Les fers aujourd’hui

Les chevaux sont devenus des compagnons de loisir et de sport. Leur utilisation dans une dynamique de travail agricole et comme moyen de locomotion se résume à du folklore depuis la seconde guerre mondiale. Ainsi, ferrer les chevaux à notre ère, signifie les rendre plus performants, les soigner dans le cas où un pied, un tendon, un ligament, une articulation sont lésés - ou leur proposer un confort supplémentaire si on les sollicite sur terrains durs. Les fers actuels sont classifiés de la manière suivante: classiques, sports, orthopédiques. Si l’on fait un bon dans le passé, on réalise que seule la ferrure dite “sport” vient étayer les spécificités des fers ancestraux… Distri’Horse 33 vous proposera par la suite, une brève plus détaillée au sujet des ferrages actuels et leurs vocations. En attendant, n’hésitez pas à commenter et apporter davantage de précisions à cet article, nous espérons que vous avez fait bonne lecture.

Brève proposée par ALJ - Distri'Horse33® Produits naturels pour chevaux - ©Tous droits réservés.

Bibliographie:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordonnance_des_banni%C3%A8res

https://www.ccmfrance.fr/Upload/docSource/HISTORIQUE_DU_FER_A_CHEVAL.pdf

Louis-Adrien Levat, La Revue Scientifique — 16 Juin 1900

Moulé, Histoire de la médecine vétérinaire, 1900, tome 2

Jacques de Solleysel, le parfait maréchal - 1664

https://bruno.maudouit.free.fr/ufm/modules/wfsection/article.php?articleid=34




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