Pourquoi vermifuger un cheval ? Les bonnes pratiques de vermifugation

Pourquoi vermifuger un cheval ? Les bonnes pratiques de vermifugation

Catégories : QUOTIDIEN DU CHEVAL

Voici un article captivant qui révèle le travail éminent du Dr. Aude Lhérété-Bonneau, un vétérinaire de renom qui a tenu une conférence exceptionnelle. Le document complet est disponible sur le site de M. Bonneau, mais nous avons sélectionné les points saillants pour vous. Cette présentation traite des "contaminants", mais elle offre également un aperçu de la complexité et de l'importance cruciale de la vermifugation. Voici donc les 7 points essentiels de cette passionnante conférence sur la parasitologie et la vermifugation : Tout d'abord, il est important de souligner que tous les chevaux sont parasités. Selon des études de prévalence, jusqu'à 80% des chevaux en France et 100% aux États-Unis sont infestés par les Petits Strongles (Cyathostomes). En Normandie, une étude récente réalisée par N. Hamet (Afssa Dozulé, poster AVEF 2007) a révélé que plus de 50% des crottins testés contiennent des parasites. Ces enquêtes sur les autopsies et les crottins sont concluantes et démontrent la présence constante de parasites.

Les conséquences du parasitisme sont graves

Les parasites adultes se terrent dans le tube digestif du cheval et se régalent de son contenu nutritif, en plus de déchirer ses muqueuses. Leur action laisse des blessures béantes, des inflammations douloureuses et oblige le cheval à subir une spoliation de ses nutriments. Les larves quant à elles, se fraient un chemin à travers la paroi digestive, sillonnent divers organes comme le foie, le pancréas, les poumons et les artères et laissent derrière elles des cicatrices, des ulcères et des plaies douloureuses. Elles sont susceptibles d'évoluer vers une fibrose et des adhérences aux conséquences visibles immédiates, telles que des coliques, une diarrhée ou un retard de croissance. Mais les dommages causés par ces vers peuvent également se ressentir tout au long de la vie du cheval, surtout s'il doit pratiquer une activité physique intense ultérieurement, avec pour conséquences une paroi intestinale endommagée, des adhérences entre les intestins et des cicatrices dans les organes.

Les vers ont une capacité de prolifération et de survie impressionnantes

Les vers sont des parasites extraordinaires quant à leur aptitude à se reproduire et à survivre. Un seul cheval peut héberger plus de 100 000 Grands Strongles adultes, dont les femelles sont capables de pondre plus de 5000 œufs par jour. Les Petits Strongles sont tout aussi redoutables, puisqu'un cheval peut contenir jusqu'à 500 000 adultes en même temps, qui parcourent son système digestif. De leurs côtés, les femelles pondent environ 100 œufs par jour. Ce qui fait qu'en 24 heures, des chevaux aux prises avec une telle infestation vont exsuder des millions d'œufs dans leurs excréments, susceptibles de survivre jusqu'à un an en milieu extérieur, voire jusqu'à 3 ans dans la paroi intestinale du cheval.

Nous disposons de peu de vermifuges différents

Si l’on dénombre l’ensemble des marques commerciales (plus de 20 en France), qui chacune ont leurs spécificités et leurs différences, en réalité nous n’avons à notre disposition que 3 ou 4 « produits » : les Benzimidazoles, les Lactones Macrocycliques : Ivermectine et Moxidectine, le Pyrantel, et une molécule spécifique pour les vers plats (« ténias »), le Praziquantel, disponible seul ou associé aux autres molécules dans la génération de vermifuges apparue dans les dernières années.

Désormais des alternatives naturelles nommée vermifuge naturel pour le cheval sont disponibles et offrent une bonne alternative lorsque l'environnement est maîtrisée.

Aucun vermifuge n’est efficace à 100 %

L’efficacité est variable selon les molécules et le stade de développement des parasites. Les vermifuges sont surtout efficaces sur les vers adultes, moins sur les larves et les oeufs. Il ne faut pas imaginer qu’un cheval est débarrassé de tous ses parasites après une vermifugation, il lui en reste de toute façon, qui vont continuer leur cycle.

Enfin, il est intéressant de noter que plus de 90 % des parasites se trouvent à l'extérieur du cheval, dans notre environnement. Moins de 10 % des redoutables organismes rampants - à savoir les larves et les adultes - ont la témérité de se loger à l'intérieur des chevaux. Pourtant, tout le reste de la clique, oeufs, larves et insectes, se pavane à l'extérieur du livrée. Maîtriser les intrications de ces deux cycles de développement, tant interne qu'externe, est synonyme de pouvoir agir tout en sachant à quel moment s'élancer.

La résistance des vers aux vermifuges pour chevaux

Parlons maintenant de la résilience hors-norme que possèdent ces vers face aux vermifuges. Attendez, novices en la matière, qu'on vous éclaire : ces parasites ont la fâcheuse manie d'acquérir une sorte de cape d'invincibilité face à des doses létales de vermifuges qui, en temps normal, les aurait anéantis. Bienvenue dans le monde de la mutation génétique, où seul un ver sur un million peut posséder les talents nécessaires pour y parvenir. Une fois cette prouesse génétique accomplie, les autres vers succombent sans faire de chichis, offrant ainsi le terrain de jeu parfait pour la descendance des petits chanceux. Ces vermifuges n'auront pour effet que de consolider cette résistance chez les parasites, sélectionnant ainsi le gratin des souches les plus résilientes. Ne confondez pas les véritables résistances avec les "fausses résistances". Les vers résistants le sont à tous les stades de leur vie, que ce soit sous forme de larves ou d'adultes, où qu'ils soient dans le corps du cheval. Cependant, cela diffère des larves de certains vers qui ont la capacité de se protéger et d'échapper à l'efficacité des vermifuges à un certain stade de leur développement. Dans ce cas, les vermifuges sont efficaces lorsqu'elles redeviennent "accessibles" au produit utilisé. En France, les souches de Petits Strongles (Cyathostomes) résistantes aux vermifuges de la famille des benzimidazoles sont connues depuis plus de 20 ans et ont été rapportées en Europe dans les années 90. Si des vers résistants sont présents et ont infesté un ou plusieurs chevaux, il devient alors impossible d'utiliser la molécule en question. Malheureusement, nous avons peu de molécules très différentes pour lutter contre les vers, ce qui rend cette situation problématique.

Pourquoi les Benzimidazoles ?

La résistance aux vermifuges ne survient pas parce que certains d'entre eux sont inférieurs en termes d'efficacité, mais plutôt parce que certains de ces médicaments sont utilisés depuis longtemps. Les composés plus récents sont moins affectés, mais l'apparition de la résistance est toujours un risque inévitable. Les recherches scientifiques citent même maintenant des cas de résistance aux autres familles de vermifuges. En effet, il est possible de rendre les vers résistants à d'autres molécules par l'expérimentation, où ils sont sélectionnés en administrant des sous-doses du médicament. Dans tous les cas, il est important de comprendre ces évolutions pour garantir une vermifugation efficace chez les chevaux.

Voici donc un tour rapide de la question de la vermifugation chez le cheval et des points sur lesquels agir afin d'obtenir une vermifugation efficace. Dorénavant l'emploi d'un vermifuge naturel pour chevaux est à intégrer dans son plan de lutter contre les parasites intestinaux des chevaux, poneys, ânes. Une coproscopie est également le second point à intégrer afin de vermifuger son cheval au plus juste.

Brève proposée par R.DELHOMME - Distri'Horse33® Produits pour chevaux - ©Tous droits réservés 

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