
Cheval et Climat : adapter l'alimentation et les soins (été, hiver, printemps)
Cheval et changements de climat : comment adapter son alimentation et ses soins ?
Le cheval s’adapte aux saisons, mais les variations climatiques peuvent perturber son hydratation, sa digestion et son confort (thermorégulation, peau/poil, système immunitaire). Ce guide présente des ajustements simples pour l’été, l’automne/hiver et le printemps, afin d’anticiper plutôt que subir.
1) Été : chaleur, hydratation et récupération
La chaleur augmente les pertes en eau et en minéraux (sueur). Les risques : baisse d’appétit, fatigue, crampes, coup de chaleur. Priorité à l’hydratation et à une ration légère, fractionnée si nécessaire.
- Eau : propre et fraîche en libre-service ; encourager la prise de boisson avant/après l’effort.
- Électrolytes : par temps chaud ou effort soutenu, des apports ciblés aident à compenser sodium, potassium, chlorures et magnésium. Voir la catégorie électrolytes.
- Fourrage d’abord : base de la ration ; limiter les concentrés en période d’inactivité.
- Organisation du travail : séances tôt le matin/tard le soir, pauses à l’ombre, douches tièdes non prolongées.
- Confort : ventilation des abris, zones d’ombre, surveillance des coups de soleil (robes claires, naseaux).
2) Automne / Hiver : énergie, fourrage et immunité
Le froid et l’humidité augmentent la dépense énergétique (thermorégulation) et sollicitent les défenses naturelles. L’objectif : garantir apports caloriques, qualité du fourrage et confort articulaire.
- Fourrage de qualité : premier levier pour couvrir les besoins énergétiques et maintenir la chaleur (fermentation des fibres).
- Concentrés : ajuster selon travail/état corporel ; introduire progressivement.
- Immunité : période propice aux coups de froid et aux baisses de forme ; un soutien de l’immunité peut être utile (changement de saison, chevaux âgés, sujets fragiles).
- Articulations : échauffer plus longtemps ; veiller aux sols boueux/glissants.
- Couvertures : à raison, selon tonte, état, âge et météo ; éviter la sur-couverture.
3) Printemps : transition à l’herbe et vigilance métabolique
Le retour à l’herbe jeune (riche en sucres) exige une transition alimentaire progressive pour préserver digestion et métabolisme (attention aux chevaux sensibles : fourbure, surpoids).
- Accès gradué : augmenter le temps au pâturage petit à petit ; museler si nécessaire pour réguler l’ingestion.
- Fourrage avant pâture : proposer du foin pour limiter la fringale et stabiliser la prise de sucres.
- Minéraux/Vitamines : l’herbe peut être déséquilibrée ; prévoir un CMV adapté au besoin réel.
- Microbiote : surveiller crottins/ballonnements ; transitions progressives entre fourrages/concentrés.
- Shedding (mue) : besoins accrus ; pansage régulier, soutien des apports si le poil/peau le nécessitent.
4) Signaux à surveiller toute l’année
- Hydratation : prise de boisson, élasticité de la peau, crottins secs.
- État corporel : noter mensuellement (photos/poids ruban) pour ajuster tôt la ration.
- Transit : consistance des crottins, appétit, comportement à l’auge.
- Respiration/thermorégulation : halètement, sudation anormale, frissons persistants.
- Comportement : baisse d’énergie, raideurs, irritabilité pouvant signaler inconfort ou déséquilibre alimentaire.
5) Organisation pratique : s’adapter sans tout changer
Inutile de bouleverser la ration à chaque météo. L’efficacité repose sur des ajustements modestes et cohérents : d’abord le fourrage, puis l’hydratation, puis les apports ciblés (électrolytes par forte chaleur, immunité à l’entrée de l’hiver). Toujours introduire progressivement, observer, et faire évoluer selon la réaction du cheval, son âge et son activité.
Conclusion
Adapter alimentation et soins au climat, c’est protéger digestion, énergie et bien-être. En pratique : fourrage de qualité en base, eau et électrolytes quand il fait chaud, immunité surveillée à l’automne/hiver, et transitions soignées au printemps. Des habitudes simples, appliquées avec régularité, font la différence sur l’année.