
Digestion du cheval : comprendre et prévenir les troubles courants
Digestion du cheval : comprendre et prévenir les troubles courants ?
La digestion est au cœur de la santé et du bien-être du cheval. Son système digestif, aussi fascinant que fragile, fonctionne presque en continu et reste sensible aux erreurs d’alimentation, aux changements brusques et au stress. De nombreux troubles digestifs peuvent en découler : ulcères gastriques, coliques, déséquilibres de la flore intestinale ou ingestion de sable. Comprendre ce fonctionnement particulier et adopter les bons réflexes permet d’assurer confort, vitalité et longévité à votre compagnon. Ce guide complet vous propose une immersion dans l’univers de la digestion équine, depuis l’anatomie jusqu’aux solutions naturelles de prévention.
? 1. Anatomie et physiologie digestive du cheval
Le cheval est un herbivore monogastrique, ce qui signifie qu’il possède un estomac simple, à la différence des ruminants comme les vaches. Pourtant, il partage avec eux la nécessité de valoriser des fibres végétales riches en cellulose, ce qui rend son système digestif complexe et sensible.
La bouche et la mastication
Tout commence dans la bouche. Les chevaux possèdent entre 36 et 44 dents selon leur sexe et leur âge. Ces dents sont conçues pour broyer de longues fibres et assurer une mastication lente et continue. La mastication permet non seulement de réduire mécaniquement les aliments, mais aussi de les enrober de salive. Cette salive, produite en grande quantité uniquement lorsque le cheval mâche, joue un rôle de tampon contre l’acidité gastrique.
L’estomac
L’estomac du cheval est petit : il contient seulement 8 à 15 litres, soit moins de 10 % du volume total du tube digestif. Il sécrète de l’acide chlorhydrique en continu, même en l’absence de nourriture. Cette particularité explique pourquoi les chevaux doivent avoir accès quasi permanent à du fourrage. Un estomac vide favorise le contact de l’acide avec la muqueuse gastrique, ce qui peut engendrer des ulcères gastriques.
L’intestin grêle
D’une longueur d’environ 20 mètres, il est responsable de la digestion enzymatique et de l’absorption rapide des nutriments solubles : sucres, protéines et graisses. Les aliments transitent en seulement 1 à 2 heures, ce qui laisse peu de marge pour digérer des rations trop riches en amidon.
Le cæcum et le gros intestin
C’est dans ces parties, qui représentent plus de 60 % du volume digestif, que s’opère la fermentation microbienne des fibres. Le cæcum abrite un microbiote complexe, constitué de milliards de bactéries et de protozoaires, qui décomposent la cellulose et produisent des acides gras volatils, source d’énergie majeure pour le cheval. L’équilibre de cette flore intestinale est vital pour la santé digestive et générale.
⚠️ 2. Les troubles digestifs les plus fréquents
2.1 Les ulcères gastriques
Les ulcères touchent particulièrement les chevaux de sport, soumis à un stress important et nourris avec des repas concentrés riches en céréales. Mais aucun cheval n’est totalement à l’abri. Les signes incluent perte d’appétit, amaigrissement, baisse de performance, irritabilité au sanglage. Non traités, les ulcères peuvent entraîner des complications graves. La prévention repose sur un accès permanent au foin et la limitation des périodes de jeûne.
2.2 Les coliques
Les coliques regroupent diverses affections douloureuses de l’abdomen. Elles peuvent être bénignes ou mortelles. Les causes incluent la fermentation excessive, l’ingestion de sable, des impactions ou torsions intestinales. Le cheval qui gratte, se couche, transpire ou regarde ses flancs doit immédiatement alerter son propriétaire.
2.3 Les coliques de sable
Très fréquentes dans les régions sablonneuses ou pour les chevaux nourris au sol, elles surviennent lorsque du sable s’accumule dans l’intestin. Cela perturbe le transit et peut provoquer des douleurs chroniques. Une gestion adaptée (foin distribué dans des filets, cures régulières de fibres spécifiques comme le psyllium) limite ces risques. Voir la catégorie dédiée aux coliques de sable.
2.4 Les déséquilibres de la flore intestinale
La flore intestinale, aussi appelée microbiote, est essentielle pour digérer les fibres et synthétiser certaines vitamines. Le stress, les antibiotiques, un changement alimentaire brutal ou une alimentation trop riche en amidon peuvent perturber cet équilibre fragile. Les signes sont variés : diarrhée, crottins mous, baisse de vitalité, coliques à répétition. Des cures de levures vivantes ou de prébiotiques aident à restaurer cet équilibre.
? 3. Les facteurs de risque
De nombreux facteurs peuvent fragiliser le système digestif du cheval :
- Alimentation inadaptée : excès de céréales, manque de fibres, foin de mauvaise qualité.
- Mode de vie : cheval enfermé au box, sans accès régulier au mouvement.
- Stress : compétition, transport, isolement.
- Parasites internes : présence de vers qui irritent l’intestin.
? 4. Prévenir les troubles digestifs
La prévention est la clé pour limiter les troubles digestifs. Quelques règles simples font une grande différence :
- Mettre à disposition du fourrage à volonté ou au minimum plusieurs fois par jour.
- Fractionner les apports en concentrés.
- Introduire tout changement alimentaire sur 7 à 10 jours.
- Assurer un accès permanent à de l’eau propre.
- Encourager le mouvement quotidien, même pour les chevaux au box.
? 5. Le rôle des compléments naturels
Des compléments naturels peuvent accompagner la digestion du cheval :
- Levures et probiotiques : pour rééquilibrer la flore intestinale.
- Psyllium : efficace pour évacuer le sable accumulé.
- Curcuma, réglisse, fenugrec, lithothamne : plantes aux vertus digestives.
- CMV : pour corriger les déséquilibres minéraux.
? 6. Cas pratiques
Le cheval de sport
Soumis au stress du transport et de la compétition, son système digestif est particulièrement vulnérable. La gestion de l’alimentation et du stress est primordiale.
Le cheval senior
Avec l’âge, le transit ralentit et les dents s’usent, réduisant l’efficacité de la mastication. Un suivi attentif est essentiel pour prévenir amaigrissement et troubles digestifs.
Le cheval au pré sablonneux
Les chevaux qui broutent au sol sur des terrains sablonneux risquent l’ingestion de sable et donc les coliques spécifiques. Les cures préventives sont recommandées.
✅ Conclusion
La digestion du cheval est un équilibre délicat. Comprendre son fonctionnement, identifier les troubles les plus fréquents et mettre en place une prévention adaptée sont les meilleures garanties pour préserver la santé et les performances de votre compagnon. Grâce à une alimentation raisonnée, un suivi attentif et, si nécessaire, le soutien de compléments naturels, il est possible de réduire considérablement les risques digestifs et d’améliorer durablement le bien-être des chevaux.