
Microbiote intestinal du cheval : rôle clé, déséquilibres et solutions naturelle
Encore méconnu, le microbiote intestinal du cheval influence directement sa digestion, son immunité et même ses performances. Voici un guide clair et pratique pour comprendre son fonctionnement, repérer les déséquilibres et mettre en place des solutions naturelles efficaces au quotidien.
L’essentiel en un clin d’œil
- Le cheval est un fermenteur d’arrière-intestin : cæcum + côlon hébergent la flore clé.
- Un microbiote équilibré = fibres bien digérées, énergie stable, immunité robuste.
- Déséquilibres fréquents : changements alimentaires brusques, excès d’amidon, stress, médicaments.
- Solutions naturelles : fourrage en continu, transitions douces, levures/probiotiques, prébiotiques, plantes digestives.
Qu’est-ce que le microbiote intestinal du cheval ?
Le microbiote (ou flore intestinale) est l’ensemble des micro-organismes qui colonisent le tube digestif. Chez le cheval, la fermentation se déroule surtout dans le cæcum et le côlon, où bactéries et levures transforment les fibres (cellulose, hémicellulose) en acides gras volatils (source majeure d’énergie).
Pourquoi est-il si important ?
- Digestion des fibres : meilleure valorisation du foin et de l’herbe, crottins réguliers.
- Énergie et performances : production d’acides gras volatils pour un fuel constant.
- Immunité : une grande partie des défenses s’oriente via l’intestin ; flore équilibrée = cheval plus résilient.
- Confort et comportement : un transit stable limite douleurs, irritabilité et sensibilité au stress.
Ce qui déséquilibre le microbiote (dysbiose)
- Transitions alimentaires trop rapides (foin/herbe, ajout de concentrés).
- Excès d’amidon et sucres dans la ration (acidifications, crottins mous).
- Stress (transport, compétition, isolement) et changements d’environnement.
- Médicaments (antibiotiques, vermifuges répétés) sans protocole d’accompagnement.
Signes d’alerte à surveiller
- Crottins mous, alternance diarrhée/constipation, gaz, inconfort après les repas.
- Perte d’état, poil terne, baisse d’appétit, sensibilité au sanglage.
- Nervosité, baisse de performance, récupération plus lente.
Les leviers naturels qui font la différence
1) Règles d’or de gestion
- Fourrage en continu (foin/à l’herbe), eau propre à volonté.
- Transitions douces (7–10 jours) et fractionnement des concentrés.
- Limiter l’amidon et privilégier fibres et lipides digestes.
2) Probiotiques et levures
Les levures soutiennent la fermentation des fibres, stabilisent le pH et aident à normaliser les crottins. Utile en reprise de travail, chez les chevaux seniors ou sensibles.
3) Prébiotiques (fibres fonctionnelles)
Les prébiotiques nourrissent la flore bénéfique. Les fibres comme le psyllium sont intéressantes pour réguler le transit (sable, crottins mous) et soutenir un microbiote stable.
- À lire : Psyllium : mode d’emploi & digestion
- À lire : Psyllium : transit & prévention
4) Plantes et soutiens ciblés
Selon les besoins : drainage doux (après traitements), tampons minéraux (confort gastrique), adsorbants en cas d’intolérances passagères.
- À lire : Charbon actif : digestion & toxines
Plan d’action simple (4 semaines)
- Semaine 1 : stabiliser la ration, introduire progressivement un soutien en levures.
- Semaine 2 : ajouter des fibres prébiotiques et vérifier l’accès au fourrage/eau.
- Semaine 3 : ajuster l’entraînement et réduire l’amidon si crottins mous.
- Semaine 4 : faire le point : appétit, crottins, récupération, état général.
Pour aller plus loin
Conseils pratiques
- Introduire tout complément progressivement (3–7 jours).
- Privilégier un foin de qualité, propre et disponible à volonté.
- Sur cheval sensible : petites rations mais plus fréquentes.
- Observer : appétit, crottins, poil, attitude, récupération.
Rédigé par Distri’Horse33® – Tous droits réservés
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