La Fourbure chez le Cheval
Avec le printemps revient souvent l’inquiétude pour les propriétaires de chevaux de faire face à un cas de fourbure. Bien que la fourbure puisse survenir à n’importe quel moment de l’année, le printemps reste une saison propice à l’apparition de cette pathologie pour les chevaux dit à "risque".
Le mot fourbure fait toujours peur, car c’est une des principales causes de mortalité chez le cheval.
Qu’est ce qu’une fourbure?
« La fourbure est une affection complexe du pied d’origine systémique qui se traduit par une boiterie intense et d’évolution rapide sur les antérieurs ou les quatre membres. Elle peut affecter les chevaux de tous niveaux et de toutes disciplines. » Définition empruntée à la thèse vétérinaire soutenue par M. Courtois.
La fourbure est le résultat d’une congestion inflammatoire (accumulation et excès de sang dans les tissus (ici dans le tissu podophpylleux)).
Pour schématiser, le sabot est une boite non extensible contenant la phalange distale. Entre les deux, s’assemblent un grand nombre de tissus le tout fortement vascularisé. Lorsque l’inflammation se créée, elle comprime les vaisseaux sanguins et prive le pied d’oxygène ce qui entraine progressivement une mort des tissus et une succession de conséquences comme la bascule de la 3e phalange (bascule à ce jour irréversible).
Quelles en sont les causes?
Bien souvent le raccourci est fait en disant que les chevaux trop gros sont les plus touchés par la fourbure, mais à ce jour aucune études ne permettent de mettre ce critère comme l’un des principaux facteurs à risque.
Il s’avèrerait que les chevaux présentant un épaississement du ligament cervical (ou ligament nuchal) soient plus sujet à développer une fourbure (chronique ou aiguë).
Tous les chevaux peuvent être sujet à la fourbure, puisque que cette pathologie touche le pied. Le pieds du cheval est une partie très complexe qui a besoin de respirer et de liberté afin de fonctionner convenablement.
Il faut rappeler que tout le poids du cheval est répartit sur ses quatre pieds (dont approximativement 60% sur les antérieurs) et qu’ils sont en « bout de circuit » pour l’irrigation sanguine. Le pied a besoin de liberté afin que son système de retour veineux fonctionne de manière optimale et ne s’encrasse pas (élimination des toxines), d’où l’intérêt d’avoir les parois du sabot et la fourchette suffisamment libre pour contribuer par leur action de pompe au retour du sang. Ce qui revient à la conclusion de l’étude de Alford et al (2001) que l’activité régulière permettrait de réduire les risques de fourbure.
Trois « types » de fourbure peuvent être distinguées :
La fourbure « métabolique » :
Dans ce cas, la fourbure est la conséquence de présence de toxines dans le sang, lors de :
- surconsommation de grain
- surconsommation d’herbe jeune (au printemps ou repousses d’automne)
- excès de lipides dans le sang du poney,
- maladie de Cushing du cheval âgé (excès de corticoïdes dans le sang),
Ce type de fourbure peut être également la conséquence de coliques de types chirurgicales, de la non-délivrance chez la jument (après la mise-bas), pneumonie, péritonite, ou d’entérite.
Inflammation du pied :
Ici la fourbure sera d’origine infectieuse ou traumatique, « fourbure de route », conséquence d’efforts prolongés sur terrain dur, ou d’un corps étranger entraînant une infection.
Celle-ci est particulièrement redoutée sur les compétitions d’endurance, où les chevaux assument des efforts soutenus sur des distances importantes (de 20 km à 160 km). Une étude a mis en avant que la fourbure peut être une conséquence de l’effort de l’endurance (elle toucherait 0,5% des participants à des épreuves internationales (résultats de l’étude de Langlois en 2006 ; de Robert en 2003).
A ce jour plusieurs études récentes (courant des années 2000) ont porté sur les raisons de l’apparition de la fourbure post-effort, mais aucun schéma type du déclenchement de la fourbure ne peut être arrêté face aux nombreux facteurs qui peuvent intervenir de façon direct ou indirect.
Fourbure d'origine mécanique :
Ce cas de fourbure peut se déclarer lorsqu’une douleur intense sur un membre (fracture, arthrite…) entraîne une charge excessive et prolongée sur le membre opposé.
Quels sont les symptômes de la fourbure cheval ?
La fourbure se caractérise par une boiterie intense et présente une évolution rapide. Elle peut toucher les quatre pieds mais le plus souvent sur les antérieurs. Elle se manifeste le plus souvent par :
- une chaleur sur la face dorsale du pied,
- un pouls digité bondissant (qui se prend à l’arrière du paturon),
- une sensibilité du pied à la pince exploratrice,
- des signes d’inconfort et de douleur dans le pied.
Les signes de douleur sont très variables selon la gravité de la fourbure et la sensibilité du cheval. Dans les cas les plus graves, le cheval peut rester coucher et refuser de se lever.
Si la fourbure ne concerne que les antérieurs, le cheval adopte souvent une attitude antalgique caractéristique avec un report de poids sur l’arrière-main pour soulager au maximum les antérieurs (cheval campé des antérieurs et sous-lui des postérieurs).
Comment se traite une fourbure?
Détectée à temps la fourbure peut être traitée, et nécessitera l’intervention du vétérinaire et du maréchal ferrant.
Dans un premier temps les causes mêmes seront traitées à l’aide d’anti-inflammatoire et de vasodilatateur afin que la circulation sanguine se rétablisse au plus vite au sein du sabot.
En parallèle et en fonction de l’origine de la fourbure il faudra prendre des mesures complémentaires (comme la mise à la diète si la fourbure est d’origine digestive).
Des radiographies de contrôle seront effectuées afin d’observer un éventuel déplacement de la troisième phalange.
Pour ne pas infliger de douleur supplémentaire. Il faut également adapter son hébergement afin que les sabots reposent sur un sol porteur mais non dur (comme un sol béton) d’où la préconisation de la mise au box avec un fond de box où le gâteau aura été laissé et recouvert d’une litière pauvre (comme le copeau dépoussiéré).
Malgré cet état il est important que le cheval puisse se mouvoir afin d’entretenir ses fonctions locomotrices, idéalement par la mise au paddock se composant d’un sol porteur mais non dur ni boueux où le cheval pourra se déplacer à sa guise.
Certaines études travaillent sur l’intérêt de refroidir (comme la cryothérapie) le pied pour contenir l’inflammation ou la prévenir post-effort, ce traitement complémentaire reste à ce jour en pleine exploration dans la mesure où il est encore nécessaire de déterminer la température idéale afin d’obtenir un résultat maximal. Il serait inapproprié d'employer cette méthode sans aucun contrôle vétérinaire pour ne pas risquer de brûler les tissus en périphérie du sabot. De plus il est vraisemblable qu’elle soit réservée dans un premier temps au chevaux de haut niveau évoluant sous contrôle vétérinaire strict comme pour les chevaux d’endurance.
La distribution d’un produit dit « drainant » en complément aidera l’organisme à traiter et évacuer les toxines contenues dans le sang.
En conclusion, la fourbure est le fruit d’une accumulation de facteurs dont l’élément déclencheur semble différent dans chaque cas.
Il est important de rester vigilant quand on est informé que son cheval présente une forte sensibilité à cette pathologie, et des mesures de précaution s’imposent (limiter la pâture dans les période où l’herbe est abondante et riche, favoriser l’exercice (marcheur, sortie en extérieur, travail léger en carrière, etc), contrôler l’état de la corne de façon régulière) afin d’éviter de faire face à une fourbure et aux conséquences qui en découlent (immobilisation du cheval, frais vétérinaire, soins réguliers).
Brève proposée par R.DELHOMME - Distri'Horse33® Produits pour chevaux - ©Tous droits réservés