Le Sarcoïde Equin

Cette article a pour vocation de présenter succinctement le sarcoïde souvent nommé "verrue" et ne présentera pas le mécanisme complexe de l'apparition de la tumeur chez l'animal. De plus ce type de tumeur chez le cheval fait encore l'objet de nombreuses études qui pourraient rendre cette brève rapidement obsolète. Nous nous tiendrons volontairement aux grandes lignes.

Quelques informations sur les sarcoïdes du cheval :

Le sarcoïde équin est la tumeur la plus fréquente chez le cheval, et a été définit de façon précise en 1936 par Jackson en Afrique du Sud. Les études récentes soulignent que le sarcoïde représente 36,8% des tumeurs cutanées du cheval.

Ils sont  localement agressifs, fibroblastiques (cellule du tissus conjonctif qui forme les fibres du tissus) et ne métastasent pas. Elles sont généralement petites, circulaires mais envahissantes et récidivantes. Toutes les études s'accordent sur le fait que certaines races d'équidé sont plus concernées par cette tumeur.

Ces tumeurs sont sans conséquence pour la vie de l'animal. Elles ont des répercussions principalement sur son travail du fait de leur localisation fréquente au passage de la sangle ou de la bride). Actuellement, aucun traitement n'est satisfaisant, aucun ne garantit réellement l'absence de récidive après thérapie. Il est plus ou moins épais, rugueux, hyperkératosé et ulcéré.

Les principaux facteurs d'apparition des verrues du cheval :

Différents facteurs influencent l'apparition de ces tumeurs, notamment l'âge, puisqu'elles apparaissent dans 75% des cas sur des chevaux âgés de moins de 6 ans. La robe et le sexe semblerait n'avoir aucune incidence sur l'apparition de sarcoïde.

L'un des facteurs favorisant le développement des sarcoïdes reste les plaies, de façon très succincte et quelque peu raccourcit le retard d'une cicatrisation d'une plaie peut aboutir à la pérennisation d'un sarcoïde. De même, les morsures, les piqûres de mouches augmenteraient la fréquence de développement et de diffusion des sarcoïdes.

« Les sarcoïdes peuvent apparaître partout sur le corps de l'animal ». Bien qu'il se « développent préférentiellement au niveau des membres, sous le ventre, sur l'encolure et sur la tête (plus particulièrement au niveau des paupières et de la commissure des lèvres)».

« Les sarcoïdes se développent préférentiellement au niveau d’anciennes blessures ou de cicatrices, notamment pour les sarcoïdes fibroblastiques évolutifs.

Les sarcoïdes peuvent parfois être confondus avec d’autres lésions cutanées ; par exemple, leur croissance rapide et leur dissémination sur plusieurs parties du corps rappellent le développement des papillomes équins. Cependant la régression spontanée souvent constatée dans le cas des papillomes l’est rarement en ce qui concerne les lésions de sarcoïdes.

Il est intéressant de noter que les sarcoïdes agressifs de type nodulaire, fibroblastique ou malin, se retrouvent particulièrement sur des parties du corps où la peau est fine et bien irriguée telles que les paupières, l’intérieur des membres, ce qui concourt à favoriser l’ulcération rapide de ces lésions. »

5 catégories de sarcoïdes chez le cheval :

Sarcoïdes plats (occultes) :

on les observe le plus souvent sur la face, la nuque, le fourreau et la face interne des cuisses qui sont des zones « faiblement » couvertes de poils, où la peau est plus épaisse et hyperpigmentée. Le plus souvent limité à l'épiderme superficiel.

Sarcoïdes Verruqueux :

ressemblant à une « grosse verrue » une forme de chou-fleur, affectant souvent la tête, l’encolure, souvent sans poil mesurant de 5 à 6 centimètres, pouvant rester tout autant stable qu'évoluer.

Sarcoïdes Fibroblastiques :

possède un fort potentiel évolutif et invasif, classer en deux catégories : forme nodulaire (appelé bouton de chair), et la forme évolutive constitué de plusieurs nodules joints.

Sarcoïdes Mixtes :

accumulation de plusieurs tumeurs à des stades d'évolution différents

Sarcoïdes Malins / Malevolents :

agressifs et invasifs localement, ils s’étendent en profondeur et peuvent infiltrer les vaisseaux lymphatiques. Son apparition est spontanée, et particulièrement agressif.

Les causes et facteurs :

A ce jour plusieurs théories sont développées, appuyées par un certain nombre d'études cliniques.

Dans les faits, il se confirme que l’origine de cette tumeur est, au même titre que les verrues chez l’homme, d’origine virale. Des papilloma virus, du groupe des « Bovine Papillomavirus » (BPV1 et 2) sont impliqués dans la genèse de ces tumeurs.

Toute la complexité demeurent dans la partie concernée par le sarcoïde c'est à dire que le cycle du virus est restreint à l'épithélium échappant ainsi au système immunitaire de l'animal atteint.

A ce jour le mode de transmission ne fait pas l'objet d'un schéma précis et répétitif, de nombreuses variantes sont encore observées. L’individu qui transmet l'infection n'est à ce jour toujours pas identifié.

Il a même été observé des chevaux porteurs sains de Papillomavirus ne développant pas de sarcoïde.

La piste de la prédisposition génétique de l'hôte aux sarcoïdes n'est pas écartée, puisque certaines races seraient plus concernées que d'autres. Par ailleurs les lignées de chevaux présentant un fort taux de consanguinité renforce l'hypothèse du facteur génétique.

Nous avons exposé très rapidement les causes et facteurs amenant à l'apparition d'un sarcoïde, du fait que ses origines sont complexes et que cette pathologie demeure le résultat d'interaction complexe entre le virus, le cheval et son environnement.

Synthèse des principaux moyens thérapeutiquesou des moyens de traitement des verrues :

Ligature : il s'agit de mettre en place de petits élastiques (lycra) à la base du sarcoïde. Cette méthode permet une nécrose sèche entraînant la chute du sarcoïde.

Excision chirurgical : nécessite une anesthésie locale ou générale. Cette méthode implique une « ablation » large soit un périmètre de 2 cm autour de la zone concernée afin de limiter les récidives.

Cryochirurgie : la tumeur est détruite à l'aide d'azote liquide, cette méthode nécessite deux interventions. Cette dernière a pour avantage de stimuler le système immunitaire de l'animale contribuant à une bonne cicatrisation de la zone traitée.

Hyperthermie : utilisation d'un courant à haute fréquence (2MHZ) passant entre deux électrodes. Les tissus pris entre les deux électrodes offrent un résistance conduisant à élévation de la température dans les tissus (50°C en 30 s / cm²). L'opération doit reconduite plusieurs fois à raison d'une séance par semaine.

Laserthérapie : utilisation d'un laser chirurgical au dioxyde de carbone, les tissus lésés sont évaporés. Le processus de cicatrisation est souvent long.

Radiothérapie : à titre informatif uniquement car ces méthodes ne sont pas encore disponible en France et nécessitent des structures conséquentes et spécialisées.

Aujourd'hui deux méthodes sont développées : la téléthérapie et la brachythérapie.

La Chimiothérapie : Topique ou Cisplatine

Immunothérapie : c'est une série d'injection par voie intratumorale de substance antimitotique (ou BCG : Bacilles de Calmettes et Guérin). Le principe est de stimuler le système immunitaire u cheval afin qu'il reconnaisse la tumeur comme un corps étranger. Cette méthode donne de mon résultat mais comporte quelques risques (aggravation des lésions en début de traitement, choc anaphylactique pouvant entraîner la mort).Il reste néanmoins abordable et facile à mettre en place et à un taux de 100% de réussite est noté pour les sarcoïdes périoculaires. Et de 20 à 60 % pour les autres.

 

A ce jour d'autres études portent sur la photothérapie et l'électrochimiothérapie.

 

Brèves proposée par R.DELHOMME - Distri'Horse33® Produits pour chevaux - ©Tous droits réservés

 

Sources utilisées pour la rédaction de l'article :

Thèse de fin d'étude de BISCH VALERIE (Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon) Le sarcoïde équin : Pathogénie et Actualités Thérapeutiques. 2010

Article de l'INRA (pas de date, ni d'auteur)

Thèse de fin d'étude de CAROLINE EGRON ( Faculté de Pharmacie de Nantes) Evolution des connaissances et des traitements du sarcoïde équin. 20110

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