Assimilation des nutriments chez le cheval : comprendre, prévenir et optimiser naturellement

L’alimentation d’un cheval ne se résume pas à la simple ingestion de foin ou de granulés. Ce qui compte réellement, c’est la capacité de son organisme à assimiler les nutriments essentiels contenus dans la ration : protéines, glucides, lipides, vitamines, minéraux et oligo-éléments. Sans une bonne assimilation, même la meilleure des alimentations restera inefficace. Cet article vous propose une plongée complète et accessible dans ce processus complexe, afin de mieux comprendre comment nourrir votre cheval, prévenir les carences et soutenir naturellement ses performances et sa santé.

1. Qu’entend-on par assimilation des nutriments chez le cheval ?

L’assimilation correspond à la capacité de l’organisme à absorber les nutriments contenus dans les aliments et à les utiliser pour maintenir les fonctions vitales : croissance, énergie, reproduction, système immunitaire, etc. Chez le cheval, ce processus se déroule principalement dans le système digestif, qui transforme les aliments bruts en molécules utilisables par les cellules.

La digestion et l’absorption sont donc deux étapes complémentaires :

• Digestion : décomposition mécanique (mastication) et chimique (enzymes, bactéries) des aliments.
• Absorption : passage des nutriments décomposés (acides aminés, sucres, acides gras…) à travers la paroi intestinale vers la circulation sanguine.

Sans digestion efficace, il n’y a pas d’assimilation. Et sans assimilation optimale, l’alimentation perd une grande partie de son intérêt.

2. L’anatomie digestive du cheval : un système spécialisé

Le cheval est un herbivore monogastrique non ruminant. Son système digestif est unique et nécessite une compréhension précise pour optimiser l’assimilation :

• Bouche : première étape de la digestion. La mastication lente et minutieuse est essentielle pour bien broyer les fibres et stimuler la salivation, qui facilite le passage des aliments dans l’estomac.
• Estomac : de petite taille (~15 L), il joue surtout un rôle de pré-digestion grâce aux sucs gastriques.
• Intestin grêle : site principal d’absorption des glucides, protéines, lipides, vitamines et minéraux.
• Cæcum et côlon : véritables “fermentateurs” où les bactéries dégradent les fibres végétales en acides gras volatils, source d’énergie majeure pour le cheval.

3. Les grands types de nutriments et leur rôle

Pour comprendre comment optimiser l’assimilation, il faut connaître les nutriments clés et leurs fonctions :

? Glucides

Source principale d’énergie. Les glucides simples (sucres) sont absorbés rapidement dans l’intestin grêle. Les glucides complexes (fibres) sont fermentés dans le gros intestin pour produire des acides gras volatils, carburant fondamental pour le cheval.

? Protéines

Elles sont décomposées en acides aminés, indispensables à la construction musculaire, à la régénération des tissus et à la production d’enzymes et d’hormones.

? Lipides

Bien que présents en faible quantité dans la ration naturelle, ils fournissent une énergie concentrée et participent à la formation des membranes cellulaires et à la régulation hormonale.

? Vitamines et minéraux

Ils interviennent dans toutes les réactions métaboliques : contraction musculaire, oxygénation, système immunitaire, reproduction… Leur assimilation dépend de l’équilibre global de la ration.

4. Les facteurs qui influencent l’assimilation

De nombreux paramètres déterminent l’efficacité avec laquelle un cheval assimile ce qu’il mange :

• Qualité des matières premières : les fibres trop lignifiées ou les aliments poussiéreux nuisent à la digestion.
• Mastication : une dentition mal entretenue entraîne une mauvaise dégradation mécanique.
• Équilibre de la ration : un excès d’amidon perturbe la flore intestinale et réduit l’assimilation des fibres.
• Stress : il modifie la motricité digestive et perturbe la flore microbienne.
• Microbiote intestinal : un microbiote diversifié favorise la fermentation et l’absorption.

5. Lien entre assimilation, santé et performances

Un cheval qui assimile mal présente souvent des signes cliniques discrets mais révélateurs :

• Perte d’état malgré une ration correcte
• Baisse d’énergie ou de performances
• Poil terne, sabots fragiles
• Transit irrégulier

Une bonne assimilation se traduit au contraire par un cheval énergique, résistant, avec une musculature harmonieuse et un poil brillant. Elle influence aussi la récupération, la résistance aux infections et même le comportement.

6. Approches naturelles pour optimiser l’assimilation

La nature offre de nombreuses solutions pour soutenir l’assimilation sans recourir à des additifs artificiels :

• CMV (Compléments minéraux et vitaminiques) : ils compensent les carences courantes et améliorent l’utilisation des nutriments (voir la catégorie CMV).
• Plantes digestives : fenouil, menthe, artichaut ou curcuma favorisent la production de sucs digestifs.
• Apports énergétiques adaptés : huiles végétales, levures, graines riches en oméga-3 (source d’énergie).
• Soutien du microbiote : prébiotiques et probiotiques renforcent l’écosystème intestinal (catégorie digestion).

7. Vers une approche globale et durable

L’assimilation des nutriments ne dépend pas d’un seul facteur mais d’un écosystème complet : santé dentaire, flore intestinale, gestion du stress, équilibre alimentaire, qualité des matières premières. L’approche la plus efficace consiste donc à agir simultanément sur ces leviers, dans une logique de prévention et de naturel.

N’oublions jamais que chaque cheval est unique. Observer, adapter et ajuster sont les clés d’une assimilation optimale. En comprenant ces mécanismes, vous donnez à votre compagnon les moyens d’exprimer tout son potentiel – naturellement.